Le défi de la reconversion professionnelle, un marathon du quotidien !

Prendre le temps et explorer les possibilités 

Quel a été le déclic pour passer à l’action ? 

A.C : J’ai eu plusieurs déclics qui m’ont décidée à agir. D’abord, il y a eu Laurent Gounelle dans le TEDX « Devenir pleinement soi-même » qui m’a poussée à me demander qui je suis vraiment. Cela m’a amenée à m’observer au quotidien, à faire attention à ces petites choses anodines qui me plaisent : lectures, réseaux sociaux que je suis, sujets de conversation qui me mettent en éveil... Autant de pistes pour aiguiller une future orientation.  

Puis, il y a eu le second déclic, a été le temps qui passe. Quand un jour de mai 2018, en relevant la tête de mon ordinateur, j’ai pu voir que les arbres étaient déjà en fleur. Le printemps était là depuis 2 mois et que je n’avais absolument rien remarqué ! La nature m’a rappelée à l’ordre. 

Au même moment, j’ai eu toute une série de signaux faibles : difficulté à m’endormir, perte d’appétit... Mon corps en avait assez et une petite voix me disait qu’au fond de moi quelque chose n’était pas aligné. Je laissais filer ma vie sans m’en rendre compte. Il était temps de passer à l’action ! A partir de là, mon parcours n’a été que le fruit de rencontres et d’heureux hasards. 

Comment commence-t-on un projet de reconversion professionnelle ?

A.C : Il n’y a pas une seule méthode. Déjà il faut s’accorder du temps pour penser à son projet.Moi, j’ai eu la chance de négocier une rupture conventionnelle. Mais l’introspection commence souvent en amont que l’on soit en poste ou non en prenant le temps de se questionner et en se nourrissant par des lectures d’articles ou l’écoute de podcasts une quinzaine de minutes par jour. Certains programmes de coaching proposent même des « sideprojects » en parallèle de votre boulot.

La reconversion a été pour vous un long processus, diriez-vous que c’est une course de fond ?

A.C : Oh oui, il m’en a fallu de l’endurance ! 5 ans d’insatisfaction, alternant CDD et période de chômage avant d’oser me lancer dans mon projet de reconversion. Ça m’a pris plus d’un an de réflexion et d’exploration à temps plein. En général les personnes qui se reconvertissent ont une petite idée de ce qu’elles veulent faire. Ce n’était pas mon cas. C’était la première fois que je prenais le temps de faire une introspection, de me demander ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Et une fois lancée, je n’ai pas arrêté : lecture de témoignages, podcasts, conférences, apéros, groupes Facebook, formation en ligne, coaching… Je pensais avoir tout testé jusqu’à ce que je participe à un atelier d‘écriture qui m’a libérée. Je me suis alors rendue à l’évidence : ce qui me passionne, c’est l’écriture.

Être accompagné

Vous avez donc été accompagnée par un coach. Ça vous a aidée ? 

A.C : Oui, ça a été fondamental. J’étais curieuse et me suis énormément renseignée de mon côté mais j’avais besoin de quelqu’un capable de prendre du recul sur mon profil, de me faire réfléchir à mon projet, de me challenger.  Mon coach m’a rassurée, écouté mes peurs et déconstruit de fausses croyances. Et puis, devoir rendre des comptes sur l’avancement de son projet, ça booste ! Le coaching que j’ai suivi m’a véritablement permis d’avancer plus vite et dans la bonne direction.

Franchir les freins liés de la reconversion professionnelle 

Qu’est-ce que vous diriez aux personnes qui ont peur de se lancer  ? 

A.C : C’est sûr qu’une reconversion n’est pas facile. Mais chacun peut y arriver et trouver son propre chemin. Il y aura des doutes, des tempêtes mais aussi beaucoup de joie et de fierté. Il faut parvenir à se détacher du regard des autres et surmonter ses peurs, les obstacles psychologiques ou financiers qui nous enferment. Dans mon cas le salaire et le CDI n’étaient que des prétextes pour rester dans ma zone de confort. 
Une reconversion vous amènera bien plus loin que vous l’imaginez, à la rencontre de vous-même.

Quels conseils donneriez-vous pour ne pas se décourager et tenir dans la durée ?

A.C : A chacun sa méthode ! Pour moi, ça a été le sport et de mener de front le marathon de ma reconversion et la préparation du marathon de Paris.  

Quel qu’il soit, c’est important d’avoir un équilibre à côté, un moment pour décompresser où l’on pense à autre chose, on se vide la tête. Ça peut être une activité artistique, un engagement associatif.... là aussi il faut tester et trouver ce qui fonctionne le mieux pour soi. 

Je pense après que c’est essentiel de se créer un « climat de reconversion » : s’ouvrir à de nouvelles expériences, se nourrir des autres, s’informer, se faire accompagner et puis se former. J’ai suivi différentes formations avant de trouver ma voie. J’ai commencé par l’écologie avant de réaliser que ce n’était pas fait pour moi. Une reconversion n’est jamais linéaire, même quand on finit par trouver sa voie, il y peut y avoir des loupés... Mais cela reste toujours une occasion supplémentaire d’avancer et d’apprendre sur soi !